Contexte du projet Kwado

La région de Danané située à l’Ouest de la Côte d’Ivoire. a été durement touchée par la crise politico-militaire, qui a duré plus de 11 ans. Depuis l’élection de Alassane Ouattara, la situation politique semble redevenir stable. Dans ce contexte, le GSPPA a financé une première phase pour le groupement Kwado de 300 membres avec la création d’un périmètre de 10 ha de riz, ainsi que 6 ha de manioc. La première récolte a eu lieu en décembre 2012.

 

Objectifs du Kwado

Ce projet a un objectif économique et une perspective de création d'entreprise rurale à but lucratif inculquant l'esprit de gestion, l'autonomie alimentaire et de réorganiser les communautés villageoises qui depuis la crise sont mal organisés.

La réalisation d’un tel projet d’envergure agricole (cultiver au moins 30 ha de riz, de manioc et du maïs en contre saison dans la région des 18 montagnes) est d’autant plus nécessaire car elle permet d’améliorer les conditions de vie de la population. La culture de riz, du manioc et du maïs fait partie du savoir-faire dans la région.

L’accès à la terre dans cette région forestière n’est pas l’objet de conflit. Les membres de la coopérative acceptent volontiers d’octroyer des lopins de terre à la coopérative car sachant bien que cela contribue à la lutte contre la famine. Ainsi l’octroie de lopins de terre se fait de manière tournante au sein des membres de la coopérative. Certains membres peuvent très souvent donner la totalité (10 ha) à la coopérative pour prouver leur ferme volonté et engagement dans la lutte contre la faim. Notons aussi que la terre est naturellement fertile et très souvent les agriculteurs n’ont pas besoin d’utiliser l’engrais chimique.

La situation alimentaire est très instable car en période de soudure presque toutes les familles sont obligées de se ravitailler en riz importé de la Chine ou de Taïwan. La situation financière étant de plus en plus grave, 90% des familles n’arrive pas à se faire un repas digne de ce nom (équilibré et en quantité suffisante) par jour. Les parents sont alors obligés de s’endetter auprès des responsables de boutiques pour avoir ce riz importé. Cette dette qu’ils paieront pendant la période de récolte de riz en donnant  trois fois plus le nombre de kilogramme de riz emprunté. C'est-à-dire qu’un kilogramme de riz emprunté est remboursé avec 3 kilogrammes pendant la période de récolte. Cette manière de faire ne favorise pas la stabilité de nombreuses familles dans cette région montagneuse car elles récoltent ce qu’elles ont déjà consommé pendant la période de soudure. 

 

Justification secondaire du projet : Le taux de scolarisation a beaucoup baissé depuis le délaissement des cultures pérennes (café cacao) par les chefs de famille. Seules les femmes qui s’adonnent aux activités agricoles (champs de riz, de manioc, de taro et de maïs) tentent un temps soit peut de scolariser leurs enfants avec maigre revenu.

Pour améliorer la rentabilité des produits, lutter contre la faim et la déscolarisation des enfants, une formation des membres des 10 coopératives aux techniques culturales est alors nécessaire. Cela leur permettra aussi d’accroître leur revenu par la vente du surplus de production et de faire face aux situations sanitaires précaires dans cette région.

 

Mise en oeuvre phase II

Dans cette phase 2, nous prévoyons faire 20 ha de riz, 15 ha de manioc, et 5 ha de maïs. la production a pour finalité l’alimentation de la population (2/3 de la récolte) et le surplus servira à la vente afin que de nouveaux projets autonomes puissent voir le jour. Les nouvelles ressources financières serviront également à payer la scolarisation des enfants de cette région.